Plan d’action pour l’haliotide pie (Haliotis kamtschatkana) au Canada

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8. Annexe II – Évaluation des mesures de rendement en fonction de l’approche utilisée

Le tableau ci-dessous présente une évaluation des efforts déployés depuis 2004 par rapport aux mesures de rendement en fonction de l’approche utilisée décrites dans le Programme de rétablissement. Les renseignements figurant au tableau ont été fournis par les membres de l’Équipe de rétablissement de l’haliotide pie (ERH) et du Groupe de mise en œuvre du rétablissement de l’haliotide (GMRH) ou puisés dans les rapports annuels du Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril (PIH) et du programme des Fonds autochtones pour les espèces en péril (FAEP) (2005-2008).

Mesures de rendement Résultats Évaluation et commentaires additionnels
Gestion
La fermeture de la pêche à l’haliotide pie a-t-elle été maintenue et mise en application sur l’ensemble de la côte? Oui Voir les commentaires sous « Protection ».
La fermeture de la pêche sur l’ensemble de la côte a-t-elle contribué efficacement à l’arrêt du déclin de la population? Oui et non La fermeture de la pêche sur l’ensemble de la côte a permis de limiter la mortalité découlant de la pêche légale et de ralentir le déclin de la densité totale d’haliotides depuis 1990. Cependant, selon Lessard et al. (2007), la pêche illégale se poursuit et constitue une cause importante de mortalité chez l’haliotide pie. La densité de la population d’haliotides adultes a diminué de 44 % depuis 1990.
Protection
A-t-on mis en œuvre un plan proactif de mise en application de la réglementation pour protéger l’espèce? Oui On prépare des plans de travail annuels pour la promotion de la conformité, s’articulant autour des « trois piliers » de la conservation et de la protection, pour toutes les activités liées à l’haliotide.
Exemples de mesures proactives de protection sur l’ensemble de la côte :
- déploiement de patrouilles de mise en application préventive de la réglementation et collecte de renseignements;
- mise en œuvre d’activités de conservation et d’intendance communautaires (p. ex. programmes communautaires de surveillance côtière).
Combien de signalements d’activités de pêche à l’haliotide ont été portés à l’attention des agents responsables de l’application de la réglementation et combien de fois la ligne sans frais « Observez, notez et signalez » a-t-elle été utilisée? Plus de 135 appels reçus Au cours de la dernière décennie, les agents des pêches ont reçu plus de 135 appels du public sur la ligne sans frais « Observez, notez et signalez » qui concernaient l’haliotide. En raison de sa nature secrète et cachée, la pêche à l’haliotide est une activité mal connue du public, et ceux qui y participent sont solidaires entre eux et restent très discrets à cet égard. Les informations fournies par des tiers sur la ligne sans frais « Observez, notez et signalez » ont mené à la plus importante arrestation de braconniers en C.-B. en 2006.
De plus, les renseignements provenant du public sont obtenus le plus souvent au cours de patrouilles ou durant la visite de bureaux du MPO. Les signalements du public constituent une source importante de renseignements, et ils ont mené à l’arrestation de braconniers et de personnes impliquées dans l’achat et la vente illicites d’haliotides pies.
Les patrouilles effectuées par des groupes d’intendance de l’haliotide ont directement permis de recueillir deux signalements (2005, 2008).
Jusqu’à quel point ces signalements se sont-ils traduits par des enquêtes, par le dépôt d’accusations et par l’imposition de condamnations? Fructueux Les agents des pêches ont effectué des interventions dans plus de 90 % des cas signalés, et ils ont mené des enquêtes pour toutes les autres plaintes concernant des activités de pêche à l’haliotide afin de déterminer s’il y avait infraction.
Plus de 20 accusations ont été déposées en vertu d’une loi fédérale, et plus de 25 accusations sont en suspens. La moitié des cas se sont soldés par l’imposition d’une condamnation fondée sur une approche « de rechange », notamment la justice réparatrice.
Combien d’heures a-t-on consacrées à l’application de la réglementation sur la fermeture de la pêche à l’haliotide? Des milliers Plus de 8 700 heures de patrouille ont été consacrées à l’application de la réglementation sur la fermeture de la pêche à l’haliotide depuis 2004.
Quelles sont les tendances concernant les heures consacrées à l’application de la réglementation (et aux accusations et condamnations en résultant) au cours de la période précédant la mise en œuvre du programme de rétablissement et pendant sa mise en œuvre? En hausse Au cours de la période précédant la fermeture de la pêche ainsi que l’entrée en vigueur de la LEP et du programme de rétablissement, les heures consacrées à l’application de la réglementation étaient comptabilisées pour les espèces en péril dans leur ensemble. Pendant la période de mise en œuvre du programme de rétablissement, le nombre d’occurrences a augmenté (98 de 2004 à aujourd’hui, comparativement à 35 de 1998 à 2004). Ce phénomène est probablement attribuable à l’accroissement de la sensibilité du public résultant de la présence accrue des agents et du travail d’éducation dans les communautés.
Des programmes de surveillance côtière, des groupes d’intendance et des patrouilles ont été mis en place (à l’aide du financement pour les espèces en péril) pour accroître la sensibilisation du public à l’importance du signalement d’incidents possibles. Plus de 190 patrouilles de surveillance sur l’eau ont été effectuées de 2005 à 2008. On a imposé des amendes pouvant aller jusqu’à 35 000 $, en plus de la saisie de véhicules et d’embarcations, ce qui constitue une augmentation par rapport aux amendes qui étaient imposées avant l’entrée en vigueur de la LEP.
Sensibilisation et communication
A-t-on mis en œuvre une stratégie de communication à long terme? Oui Une stratégie de communication a été élaborée et adoptée (voir la section 2.4.1).
Combien de documents et/ou activités de communication a-t-on produits et/ou utilisés? De quelle nature étaient-ils? Oui

De nombreux documents ou activités de communication ont été produits ou utilisés. Par exemple :

Combien de personnes les activités de communication ont-elles permis de joindre et où a-t-on pu les joindre? Plus de 27 000 Selon les résultats du rapport de projet d’intendance de l’haliotide de 2006-2008, on estime à plus de 27 000 le nombre de personnes qui ont pu être jointes dans le cadre d’activités de sensibilisation, d’éducation et d’intendance.
Du matériel de communication a été conçu et distribué à des destinataires ciblés (p. ex. pêcheurs, restaurateurs, membres du public et élèves dans les écoles).
Quels indices montrent qu’une augmentation de la sensibilisation (p. ex. les visites au site Web sur l’haliotide se sont-elles accrues?; quel a été le niveau de participation aux ateliers?) et/ou qu’une réduction de la pêche illégale ont résulté de ces efforts de communication? Résultats positifs Des signalements du public ont mené à l’arrestation de braconniers en février 2006.
Du 1er janvier 2009 au 30 mars 2010, le site Web sur l’haliotide pie (ormeau nordique) du MPO a fait l’objet de 2 282 visites.
HGAbS – 1 atelier et 4 présentations devant public ont attiré environ 161 participants au total; BHCAP – 2 ateliers ont attiré 55 participants au total.
Les réunions annuelles du GMRH (organisées par le MPO) réunissent des représentants d’organisations membres.
Recherche et reconstitution de la population
Quelles nouvelles connaissances importantes a-t-on acquises par la recherche? Ces connaissances pourraient-elles contribuer directement à la reconstitution de la population d’haliotides pies? Résultats positifs A) Les efforts de rétablissement ont permis de confirmer que le transfert des haliotides « surfeuses » a favorisé une augmentation du taux de croissance des individus.
B) Les groupes d’haliotides « surfeuses » transférées ont tendance à rester dans leur nouvel habitat et à se reproduire efficacement.
Combien d’initiatives de reconstitution de la population a-t-on entreprises? Environ 8 A) Transfert des haliotides « surfeuses » dans des habitats plus favorables sur le plan de l’exposition.
B) Regroupement d’haliotides pies pour obtenir les seuils nécessaires à une reproduction efficace; le HGAbS a regroupé 1 600 individus dans huit sites (en 2002).
C) Ensemencement d’haliotides pies élevées en écloseries mais issues de géniteurs sauvages :
>107 000 juvéniles; > 7,7 millions de larves (de 2003 à 2009).
D) Financement à même le programme fédéral d’intendance de l’habitat pour la protection des espèces en péril de cinq projets de création de « résidences » aux fins du regroupement d’haliotides (de 2006 à 2008).
A-t-on observé une augmentation de l’abondance des juvéniles et/ou du recrutement à la suite des expériences de reconstitution des stocks? Oui Il semble y avoir une bonne représentation jusqu’à 10 mm; la représentation fait défaut pour la fourchette de 10 mm à environ 40 mm, où le taux de mortalité semble élevé. Il faut pousser les recherches pour confirmer la mortalité (afin de s’assurer que les individus ne se sont pas plutôt cachés ou déplacés dans des secteurs non étudiés) et déterminer les causes de mortalité. Des efforts de recherche concertés sont déployés pour tenter de résoudre ces questions.
Selon les résultats préliminaires de l’ensemencement, la survie est faible et le retrait des prédateurs n’a pas amélioré l’efficacité de la reproduction. D’autres résultats sont attendus dans le rapport d’un projet financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) et mené par la Thompson Rivers University (2009-2010).
La reconstitution des stocks semble-t-elle être une stratégie viable ou prometteuse pour le rétablissement de la population d’haliotides sauvages? Oui – localement Les efforts de regroupement sont prometteurs. D’autres recherches contribueront à surmonter le haut taux de mortalité post-fixation, sans doute attribuable à la cascade trophique entraînée par le retrait d’un prédateur important de la communauté.
Quels rapports (publications techniques ou primaires) a-t-on préparés pour fournir les résultats des relevés et des études biologiques? Publications primaires et rapports scientifiques du MPO Se reporter à la section « Références » pour obtenir la liste des rapports et documents sur l’haliotide pie (ormeau nordique) publiés depuis 2004.
Par exemple :
Hankewich, S. et Lessard J., 2008
Hankewich et al., 2008
Jamieson et al., 2004
Lessard, J. et al., 2007
Lessard, J. et Campbell A., 2007
Surveillance de la population
A-t-on établi des données de base sur l’abondance dans chacune des zones biogéographiques? Oui Des sites repères ont été établis sur la côte ouest de l’île de Vancouver en 2003, dans les détroits de la Reine-Charlotte et de Johnstone en 2004 et dans le bassin de Georgia en 2009. Les relevés se poursuivent aux sites repères dans les secteurs nord et centre de la côte de la Colombie-Britannique et dans la région de Haida Gwaii (tous les 5 ans); les relevés les plus récents ont été effectués en 2006 et 2007 respectivement.

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9. Annexe III – Exemples de questions soumises par le Haida Fisheries Program sur le savoir traditionnel concernant l’haliotide pie

Voici quelques exemples de sujets et de questions qui pourraient être abordés dans le cadre des recherches futures sur le savoir traditionnel concernant l’haliotide pie. Bien que certaines questions puissent être modifiées pour tenir compte de la communauté des Premières nations ciblée ainsi que de son expérience et de ses connaissances concernant l’haliotide pie, les questions énumérées ci-dessous sont représentatives du type de renseignements qui pourraient être obtenus et consignés au cours des recherches. Si l’on peut assurer une protection adéquate des renseignements, certains d’entre eux pourraient servir à l’établissement de cartes.

Sujets et questions qui pourraient être abordés dans le cadre des recherches sur le savoir traditionnel
Écologie de l’haliotide Questions possibles
Description de l’habitat et associations
  • Où trouvez-vous habituellement l’haliotide?
  • À quoi ressemble en général son habitat?
  • L’habitat est-il différent d’une zone à une autre?
  • Pouvez-vous décrire ce qui caractérise les zones où vous avez constaté la présence d’haliotides (taille de l’haliotide, densité de la population, emplacement, conditions environnementales, etc.)?
  • Certaines zones sont-elles plus productives que d’autres?
  • Vous semble-t-il que certaines zones abritent uniquement des haliotides juvéniles ou de petite taille? Ou encore des haliotides particulièrement grosses? Certaines zones se distinguent-elles d’une façon ou d’une autre?
  • Avez-vous observé une association d’autres espèces avec l’haliotide? De quelle façon ces espèces interagissent-elles avec l’haliotide?
  • Quelles sont les espèces qui se nourrissent d’haliotides?
  • Quelle est la relation entre l’haliotide et le varech? À quelle fréquence trouvez-vous des haliotides dans des peuplements de varech? Les haliotides sont-elles de petite ou de grande taille? Observez-vous des changements dans les peuplements de varech? À votre avis, quelles sont les conséquences de tels changements sur l’haliotide?
  • Qu’est-ce qui peut amener l’haliotide à quitter une zone?
Reproduction/accouplement et comportement
  • Avez-vous déjà vu une haliotide se reproduire ou s’accoupler? Le cas échéant, pouvez-vous expliquer ce que vous avez vu? Pouvez-vous décrire son habitat de reproduction? Pouvez-vous situer la période de l’année?
  • Avez-vous une idée de ce qui peut déclencher le frai? Nécessite‑t‑il des conditions particulières?
  • L’haliotide a-t-elle tendance à se déplacer en fonction des saisons? Le cas échéant, à quelles périodes de l’année le fait-elle? Vers quel endroit se déplace‑t‑elle? Quelle distance parcourt‑elle? Quel est son comportement?
Tendances de l’abondance
  • Quelle est l’abondance actuelle de l’haliotide par rapport à celle d’autrefois?
  • Pouvez-vous décrire la façon dont s’est produit le déclin, le cas échéant? (P. ex. : Quand a-t-il commencé? S’est-il manifesté brusquement ou progressivement? Sur quelle période s’est-il produit? Était-il généralisé? A‑t‑il touché toutes les zones de la même façon et au même moment?)
  • À votre avis, quelles sont les causes du déclin?
  • Vos parents ou grands-parents vous ont-ils déjà parlé d’une époque où l’haliotide était très abondante? Ont-ils relaté d’autres faits au sujet de l’haliotide?
Intendance Questions possibles

Transfert de l’haliotide

  • Quelles sont les méthodes traditionnelles de protection de fruits de mer comme les haliotides? Connaissez-vous des règles régissant leur pêche ou leur utilisation?
  • Savez-vous si des personnes transfèrent des haliotides pour les « ensemencer » ou tentent de les capturer pour les réintroduire dans d’autres zones?

Gestion, surveillance et protection

  • Croyez-vous que certaines zones devraient être protégées ou surveillées? Considérez-vous certaines zones comme étant essentielles à la survie des haliotides?
  • Avez-vous été témoin d’activités illégales de pêche à l’haliotide? À votre avis, certaines zones sont-elles plus touchées que d’autres par ce problème?
  • À votre avis, quel serait le meilleur moyen de favoriser le rétablissement de l’haliotide? De quelles façons pourrait-on freiner son déclin?

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