Les effectifs du Fulmar boréal ont considérablement augmenté au cours des 200 dernières années partout dans les îles Féroé, en Grande-Bretagne, dans le nord de l’Europe et en Islande, quoique de nombreuses populations se sont stabilisées ou ont même diminué depuis la fin des années 1990 (Mallory et al. 2012). Au Canada, les Fulmars boréaux se reproduisent sur des falaises dans des lieux reculés de l’Arctique, de sorte qu’il y a peu de données de suivi. Cependant, dans le cadre du Programme de suivi des colonies d’oiseaux marins d’Environnement et Changement climatique Canada, des dénombrements ont été effectués régulièrement dans l’Arctique à l’île du Prince-Leopold, et ils indiquent que l’effectif y a connu une faible baisse de la fin des années 1970 à la fin des années 2000 (Gaston et al. 2012). De nouvelles données sur trois colonies de la région de l’est de l’île de Baffin (golfe de Buchan, bras Scott et cap Searle, qui abritent environ 60 % de la population nicheuse canadienne) laissent penser que l’effectif y a diminué de 75 % depuis les années 1970 (M. Mallory et al., en prép.). Dans les années 1970, on avait estimé que ces colonies abritaient environ 150 000 couples nicheurs. En 2018, ces mêmes colonies ne comptaient plus qu’environ 38 500 couples (M. Mallory et al., en prép.). Des données existent aussi pour le Canada atlantique, mais les colonies de cette région ne représentent qu’une faible proportion de la population canadienne. Par conséquent, sur la base de l’information la plus récente pour le cœur de l’aire de répartition canadienne de l’espèce, il semble que la population canadienne a diminué depuis les années 1970, mais il faudra continuer de recueillir des données de suivi sur cet oiseau pour accroître la fiabilité de cette évaluation. Le Fulmar boréal se situe actuellement en deçà du niveau inférieur acceptable par rapport à son objectif national de population.
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