Le Goéland argenté est répandu au Canada; une partie de son aire de reproduction est bien couverte par les relevés, tandis que les populations nicheuses d’une grande part de la partie nord de son aire de reproduction ne sont pas bien suivies. Cependant, une proportion de cette population nordique peut être suivie dans ses lieux d’hivernage dans le cadre du Recensement des oiseaux de Noël (RON). Le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) offre une bonne couverture des populations du sud, ainsi qu’une faible couverture des populations du nord (les résultats de toutes les RCO pour lesquelles les résultats du BBS sont raisonnablement fiables sont présentés plus bas). Des dénombrements ont aussi été effectués à la plupart des colonies de nidification du Canada atlantique, des côtes du sud du Québec, ainsi que de la région des Grands Lacs dans le cadre du Programme de suivi des colonies d’oiseaux marins (voir plus bas). Les trois types de relevés indiquent des baisses d’effectif de diverses ampleurs depuis environ 1970. Le BBS et le Programme de suivi des colonies d’oiseaux marins laissent croire dans les deux cas à des baisses d’effectif d’environ 80 % par rapport à 1970 (dans le deuxième cas, le gros de la baisse se serait produit à partir de la fin des années 1980). Bien que ces deux types de relevés visent essentiellement la population du sud, les estimations d’effectif laissent penser que les régions du sud abritent une part considérable de la population nationale (Cotter et al. 2012, Wilhelm et al. 2016), ce qui fait que ces relevés peuvent être utilisés pour évaluer l’état de celle-ci. En particulier, une étude indique une baisse générale de l’effectif de Goélands argentés dans l’est du Canada, de 70 000 couples à 25 000 couples (baisse de 64 %) entre les périodes 1986-1990 et 2010-2014 (Wilhelm et al. 2016). Les résultats du RON, qui couvre une proportion inconnue d’oiseaux canadiens, sont légèrement plus modérés, mais montrent aussi une diminution d’effectif aux échelles nationale et continentale (Meehan et al. 2018). Malgré une certaine incertitude due au manque de couverture dans le nord, la fiabilité de cette évaluation est jugée élevée en raison de la concordance entre les résultats des trois types de relevés. Au début du 20e siècle, le Goéland argenté a fait l’objet en Amérique du Nord d’une importante récolte pour ses plumes et ses œufs. Ses effectifs se sont plus tard mis à augmenter grâce à la protection qu’on lui a accordée, au point que cet oiseau a commencé à entrer en conflit avec les humains (Anderson et al. 2016, Nisbet et al. 2017). Par conséquent, malgré sa baisse d’effectif récente, l’espèce est actuellement considérée comme se situant à un niveau acceptable par rapport à son objectif national de population (voir plus bas le graphique des résultats du BBS pour le Canada).
Plus d'informations sur : Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) – Analyse canadienne
Plus d'informations sur : Recensement des oiseaux de Noël (RON)
Plus d'informations sur : Programme de suivi des colonies d’oiseaux marins
Plus d'informations sur : Recensement décennal des oiseaux aquatiques coloniaux des Grands Lacs
Plus d'informations sur : Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique