Les populations de la Grive à joues grises ne font pas l'objet d'un bon suivi au Canada, la majorité de la population nicheuse se trouvant au nord de la zone couverte par le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS). L'espèce hiverne en Amérique du Sud, où elle n'est pas bien couverte par le Recensement des oiseaux de Noël (RON). Les seules données de suivi proviennent d'un petit nombre de parcours du BBS se trouvant principalement dans le nord de la Colombie-Britannique, au Yukon et à Terre-Neuve-et-Labrador. Les résultats du BBS, bien que leur fiabilité soit jugée faible à cause de la faible couverture de la population nicheuse et de la petite taille des échantillons, laissent penser que la population canadienne a connu une diminution importante depuis environ 1970. À l'échelle régionale, des baisses apparentes ont eu lieu dans la région de conservation des oiseaux (RCO) de la Forêt coniférienne boréale (données provenant principalement de Terre-Neuve) et, dans une moindre mesure, dans la RCO Taïga du bouclier et plaine hudsonienne (données provenant principalement du Labrador depuis 1989). Ces baisses sont reflétées dans la tendance nationale pour la décennie la plus récente (2006-2016) et l'ensemble des RCO, qui montre un taux de diminution plus important que la tendance à long terme, sa fiabilité étant toutefois aussi jugée faible. L'espèce comprend deux sous-espèces : la sous-espèce aliciae, largement répartie, et la sous-espèce minimus, présente dans l'île de Terre-Neuve et le sud-est du Labrador (FitzGerald et al. 2017). Des facteurs différents pourraient influer sur les deux sous-espèces, ce qui fait que leurs effectifs respectifs pourraient présenter des tendances différentes. La Grive à joues grises se situe en deçà du niveau inférieur acceptable par rapport à son objectif national de population (voir plus bas le graphique pour le Canada).
Plus d'informations sur : Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) – Analyse canadienne