Le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS), qui dresse le meilleur portrait national à long terme des tendances du Grand Héron, semble indiquer une diminution de la population canadienne de quelque 30 % depuis environ 1970. Les résultats du BBS ont une grande précision et fournissent une bonne couverture de la population nicheuse de cette espèce facilement reconnaissable. Les résultats du BBS varient selon les régions de conservation des oiseaux (RCO) abritant l’espèce et pour lesquelles les résultats sont raisonnablement fiables (présentés plus bas). Les autres résultats régionaux diffèrent aussi légèrement : les résultats du Recensement décennal des oiseaux aquatiques coloniaux des Grands Lacs laissent penser que l’effectif de cette région a globalement connu peu de changement depuis la fin des années 1970, tout comme l’indiquent pour la région qu’ils couvrent les résultats à plus court terme du Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique, qui tombent aussi dans la catégorie « peu de changement » malgré qu’ils montrent une légère baisse de l’effectif. Fait intéressant, les résultats du BBS à l’échelle continentale montrent une augmentation modérée. Globalement toutefois, malgré la variabilité régionale, la population canadienne de l’espèce semble avoir connu une diminution modérée depuis les années 1970. Le Grand Héron, toutes sous-espèces comprises sauf la sous-espèce fannini, se situe actuellement en deçà du niveau inférieur acceptable par rapport à son objectif national de population (voir plus bas le graphique des résultats du BBS pour le Canada).
Les résultats d’études ciblées portant sur la productivité des nids chez la sous-espèce fannini dans la zone côtière de la Colombie-Britannique révèlent une baisse de 50 % depuis les années 1970 (COSEPAC 2008g). Cette baisse s’est intensifiée de 1987 à 2009, particulièrement aux plus grandes colonies produisant le plus de jeunes (Environnement Canada 2016e). Les résultats du BBS pour la Colombie-Britannique corroborent ces résultats, montrant des diminutions importantes dans cette population. Une évaluation de tendance à court terme visant des colonies des îles Gulf et du sud de l’île de Vancouver (2002-2015) a révélé que le nombre total de nids est demeuré stable mais que la productivité était faible, ce qui indique que cette population accueille probablement des immigrants provenant de colonies de la vallée du Fraser (Chatwin et al. 2017). L’objectif national pour la sous-espèce fannini est en phase avec l’objectif de gestion, qui consiste à faire en sorte que la population soit stable ou en croissance dans la zone côtière de la Colombie-Britannique (Environnement Canada 2016e; la sous-espèce se situe actuellement en deçà de cet objectif (voir plus bas le graphique des résultats du BBS pour la RCO de la Forêt pluviale du nord du Pacifique).
Plus d'informations sur : Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) – Analyse canadienne
Plus d'informations sur : Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique
Plus d'informations sur : Recensement décennal des oiseaux aquatiques coloniaux des Grands Lacs