Le Goéland arctique est l’un des laridés les moins bien connus d’Amérique du Nord, et sa taxonomie est controversée. L’espèce compte actuellement trois sous-espèces : le L. g. glaucoides, le L. g. kumlieni (aussi connu sous le nom de Goéland de Kumlien) et le L. g. thayeri (aussi connu sous le nom de Goéland de Thayer). Le Goéland de Thayer était considéré jusqu’à récemment comme étant une espèce à part, mais il est maintenant intégré au Goéland arctique sur la base d’indices d’accouplement avec le L. g. kumlieni (Chesser et al. 2017). Le L. g. glaucoides se reproduit principalement dans l’ouest du Groenland, tandis que le L. g. kumlieni et le L. g. thayeri se reproduisent seulement dans l’Extrême-Arctique canadien (Gaston 2018). Les sous-espèces diffèrent aussi quant à leurs lieux d’hivernage : le L. g. glaucoides reste sous de hautes latitudes dans des polynies et des chenaux dans les glaces ainsi que parmi les glaces dérivantes, mais il se déplace parfois vers le sud jusqu’en Europe; le L. g. kumlieni reste aussi dans l’Arctique, mais des immatures (stade auquel les trois sous-espèces peuvent être difficiles à différencier) sont communément observés dans la zone côtière du Canada atlantique et du nord-est des États-Unis; le L. g. thayeri hiverne essentiellement dans la zone côtière du nord-ouest de l’Amérique du Nord, sa présence à l’est de cette région étant occasionnelle (Snell et al. 2018). Il existe peu de données à long terme pour caractériser l’état de la population canadienne de l’espèce. Les données actuelles sont limitées sur les plans temporel et géographique, ou pourrait ne couvrir qu’une faible proportion de la population, ce qui fait que l’état de la population canadienne demeure incertain. Les données sur le Goéland arctique seront donc considérées comme insuffisantes pour évaluer l’état de sa population jusqu'à ce que plus d'information devienne disponible. Cette espèce a été identifiée comme étant une priorité de conservation et/ou d’intendance dans une ou plusieurs stratégies régionales de conservation des oiseaux au Canada.
La répartition hivernale des Goélands arctiques nichant au Canada n’est pas entièrement connue, principalement à cause de la difficulté de réaliser des relevés dans l’Arctique en hiver, où le gros de la population demeure toute l’année (Snell et al. 2018). En conséquence, les effets potentiels à l’échelle de la population de la pollution par les hydrocarbures au Canada atlantique et au Groenland, ou de la chasse au Groenland, sont difficiles à évaluer. Certains travaux ont été réalisés concernant le L. g. thayeri sur la côte du Pacifique; ces oiseaux s’alimentent souvent sur les pelouses et dans les zones agricoles et les dépotoirs, où ils peuvent se trouver exposés à des pesticides et à d’autres contaminants nocifs (Snell 2002a). D’autres individus hivernent en mer et consomment des rejets de pêche, de sorte que les modifications des pratiques de pêche pourraient réduire les ressources alimentaires disponibles pour les goélands hivernants. Tout comme les L. g. thayeri, les L. g. kumlieni hivernant à Terre-Neuve se nourrissent aussi dans des milieux urbains et peuvent donc être exposés à des contaminants. Fait intéressant, des travaux récents ont montré que ces goélands présentent certaines des plus faibles concentrations de mercure mesurées chez les laridés de l’Arctique, ce qui laisse penser que la contamination par le mercure ne constitue pas actuellement une menace pour l’espèce (Bond et Robertson 2015). Pour finir, on a besoin d’une meilleure connaissance de la taille et des tendances de la population de cette espèce, maintenant que le Goéland de Thayer et le Goéland arctique sont considérés comme faisant partie de la même espèce.
Environnement et Changement climatique Canada et ses partenaires ont mis au point des Stratégies régionales de conservation des oiseaux dans chacune des Régions de conservation des oiseaux (RCO) au Canada. Dans ces stratégies, une espèce est identifiée comme étant prioritaire pour une ou plusieurs des raisons suivantes :
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