La totalité de la population mondiale du Goéland de Heermann niche uniquement sur quelques îles du golfe de Californie, au Mexique, quoique des tentatives de nidification dans le sud de la Californie aient été observées. Après la période de reproduction, de nombreux individus entreprennent une migration « inverse » unique en longeant la côte nord-américaine vers le nord, soit en direction opposée à la direction normalement suivie par la plupart des oiseaux migrateurs du continent. La majeure partie de la population hiverne sur la côte du Pacifique depuis l’Oregon jusqu’au Guatemala, mais un petit nombre atteint le sud-ouest de la Colombie-Britannique, limite nord de l’aire de répartition de l’espèce. Le Goéland de Heermann n’est pas suffisamment suivi au Canada pour que l’on puisse déterminer de manière fiable les changements de l’état de sa petite population par rapport à 1970, mais les données du Recensement des oiseaux de Noël pour les États-Unis ainsi que d’autres observations indiqueraient une augmentation importante de la population continentale. Comme probablement moins de 1 % de la population mondiale de l’espèce hiverne au Canada, la responsabilité canadienne à l’égard de la conservation du Goéland de Heermann est très faible. Cette espèce a été identifiée comme étant une priorité de conservation et/ou d’intendance dans une ou plusieurs stratégies régionales de conservation des oiseaux au Canada.
L’aire de reproduction limitée du Goéland de Heermann, au Mexique, rend cette espèce particulièrement vulnérable aux perturbations anthropiques et naturelles. Son succès de reproduction dépend de la disponibilité de proies (particulièrement de la concurrence potentielle exercée par la pêche commerciale de la sardine), de la présence de mammifères prédateurs non indigènes (rats noirs) et des perturbations d’origine humaine (Velarde 1999). La grande colonie de nidification de l’île Raza, qui regroupe plus de 90 % de la population mondiale, a été désignée comme refuge d’oiseaux marins en 1964. Cette désignation a mis fin à la collecte historique d’œufs qui concernait annuellement jusqu’à 50 000 œufs, tandis que la présence de gardiens et de biologistes décourage sans doute d’autres formes de perturbations d’origine humaine (Islam 2002). Les hausses de la température de l’eau à la surface de la mer pourraient avoir un impact sur la population si les anomalies à la surface de la mer continuent de s’accélérer (Velarde et Ezcurra 2018). La colonie a connu des échecs de reproduction quasi complets dans cinq des huit dernières années; ces échecs ont été attribués à la surpêche et à des changements environnementaux, lesquels influent aussi sur la disponibilité de nourriture (BirdLife International 2018c).
Environnement et Changement climatique Canada et ses partenaires ont mis au point des Stratégies régionales de conservation des oiseaux dans chacune des Régions de conservation des oiseaux (RCO) au Canada. Dans ces stratégies, une espèce est identifiée comme étant prioritaire pour une ou plusieurs des raisons suivantes :
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